Le sport contre la maladie : un périple de 1 700km
pour sensibiliser aux formes précoces de Parkinson

Publié le 19 avril 2024.

Coach sportif de 52 ans, Olivier Deharynck s’est vu diagnostiquer une forme précoce de la maladie de Parkinson après avoir constaté que ses résultats sportifs ne correspondaient plus tout à fait à l’entraînement intensif auquel il s’adonnait. La maladie de Parkinson survient avant, voire bien avant 60 ans chez environ 15% des personnes atteintes. Les premières manifestations de la pathologie (difficultés gestuelles, douleurs articulaires, dépression…) sont alors souvent différentes de celles que l’on peut observer chez un patient plus âgé. Elles sont aussi plus difficiles à diagnostiquer et c’est surtout un gros coup dur qu’il faut pouvoir affronter.

La pratique du sport

S’il n’existe aujourd’hui que des traitements médicamenteux permettant de diminuer les symptômes de la maladie de Parkinson mais pas son développement, une très bonne hygiène de vie peut être considérée comme un traitement à part entière, particulièrement la pratique du sport : elle permet notamment de secréter de la dopamine. Or Parkinson est liée à un déficit de cette molécule. Olivier Deharynck a choisi. « Abandonner ne fait pas partie de mon vocabulaire », dit-il. « Vous savez que c’est une phrase de super-héros ? », réagit très sérieusement un élève des Viviers, alors qu’Olivier est venu présenter aux élèves les bienfaits du sport et d’une alimentation saine aux élèves, dans le cadre de son projet « Les challenges d’Olivier ».

Les élèves sont très attentifs. D’abord parce qu’Olivier leur parle de triathlon, un sport qu’il pratique et qui les interpelle. Il pense être le deuxième athlète atteint de la maladie de Parkinson a avoir terminé un ironman (3,8 km natation, 180 km vélo et 42 km de course à pied à la suite et chronométrés), nous confie-t-il en aparté dans la cour de l’école. « J’ai contacté le premier à l’avoir fait, un Anglais, pour lui demander des conseils qu’il m’a très généreusement donnés. Quand je lui ai demandé s’il pouvait me diriger vers d’autres personnes pour profiter d’un maximum de conseils, il m’a dit en riant que ce n’était pas possible car il n’y avait que lui, étant le seul à l’avoir fait ! »

Retour face au public d’élèves. Olivier leur présente son périple de 1 700 km à parcourir en 12 jours au mois de mai. On révise un peu les mathématiques : « C’est environ 130 km par jour », précise un élève. Puis la géographie, pour suivre le parcours de Nivelles en Belgique à Montpellier dans l’Hérault en passant par Nantes et Bordeaux. L’assemblée a une connaissance des bords de Loire à faire pâlir de nombreux adultes : « Nous allons visiter les châteaux de la Loire en voyage de classe en mai », réagit l’institutrice. Mais l’objet de presque toutes les attentions se situe en réalité à côté d’Olivier. Il s’agit d’un vélomobile, une « fusée de la route », un véhicule qui utilise les solutions mécaniques du vélo pour déplacer une structure carénée et aérodynamique, ici à trois roues et en carbone. On avance en pédalant. « Jusqu’à 140 km/h pour les machines de record sur piste, mais plutôt aux environs de 40km/h avec celle-ci, qui pèse environ 25 kg », explique Olivier.

Un meilleur équilibre

Déjà féru de vélo, le vélomobile a pour lui été une révélation lors d’une randonnée en Hollande. « J’étais sur mon vélo normal et il y avait un fort vent de côté, poursuit-il. Or avec Parkinson, on met plus de temps à faire réagir ses membres pour compenser les déséquilibres. Avec un vent de côté c’est très dur. J’ai fini la randonnée dans le vélomobile d’un ami qui était là et je me suis rendu compte qu’avec le carénage, on est beaucoup moins soumis au vent. » « Les challenges d’Olivier » sont aussi et surtout une histoire d’amis. De Nivelles à Montpellier, « Gautier et Pascal vont rouler avec moi et David va nous suivre avec la camionnette de logistique, on s’arrêtera tous les soirs au camping. » Chacun a une mission dans cette aventure guidée par la bienveillance amicale. Ces complices accompagnent d’ailleurs Olivier dans sa tournée des établissements scolaires de la région et de Belgique où il présente son projet. Dehors, Gautier et David initient un autre groupe d’élèves au vélomobile non caréné.

Leurs défis sportifs peuvent être suivis sur la page facebook « Les challenges d’Olivier » Il est possible de participer à leur projet via une cagnotte sur leetchi.com « Nivelles – Montpellier en fusée à pédales pour Parkinson ».