Le service Espaces verts et les jardiniers familiaux :
des exemples qui inspirent d’autres communes

Publié le 5 juillet 2021.

Courant juin, la Communauté de Communes Pévèle-Carembault (CCPC) a organisé deux sessions lors desquelles les agents des espaces verts de
plusieurs villes de l’intercommunalité et du Département pouvaient venir s’inspirer et échanger autour des méthodes appliquées par les services phalempinois.

L’interdiction des produits phytosanitaires et la prise de conscience des impacts environnementaux de diverses pratiques a bouleversé le métier. Volontaires et même demandeurs avant l’heure, les agents de la ville, en collaboration avec la commission environnement présidée par l’adjoint
André Ballekens, bénéficient aujourd’hui d’un vrai savoir-faire, fruit de nombreuses expérimentations et qu’ils ne demandent qu’à parfaire constamment. Si bien qu’ils sont aujourd’hui sollicités pour partager leur expérience.

Gagner un temps précieux

Dans des communes où le nombre d’agents n’est pas extensible à volonté, les produits phytosanitaires avaient un précieux avantage : leur rapidité et
leur facilité d’exécution. Au cimetière par exemple – un lieu sensible par essence pour la population – les agents ont d’abord tenté de désherber à la
main. « Il nous fallait une équipe de 5 à 6 personnes pendant une semaine… », se souvient Yann Deloffre, responsable des espaces verts. Or la périodicité du passage dépend beaucoup du climat et, une année humide comme celle que nous connaissons, elle peut être très régulière. Grâce au désherbeur
mécanique , « il nous faut 8 heures pour faire toutes les allées avec deux agents, l’un avec la machine, l’autre pour s’occuper manuellement des bords
des tombes. Certaines communes ont remplacé les graviers par de l’herbe mais elles ont d’énormes moyens ».

Expliquer les choix

A Phalempin, en dehors des jardinières, toutes les plantes annuelles ont été remplacées par des vivaces. « Les annuelles impliquent une énorme consommation d’eau, précise Yann Deloffre. Grâce à ce changement, nous arrosons aujourd’hui quasiment à 100% avec de l’eau de pluie issue de nos différentes cuves de récupération ». Sur le terrain, les agents doivent régulièrement expliquer ces choix à une partie des administrés, attachée aux plantes annuelles. Un travail pédagogique extensible à presque toutes les nouvelles pratiques : la tonte en mulching sans ramassage pour mettre fin aux allers-retours constants en déchetterie, certaines haies laissées sauvages une partie de l’année favorisant la nidification, les zones de refuge pour insectes et animaux fauchées tardivement, les massifs plus sauvages… Des procédés qui aident la biodiversité et permettent de gagner du temps, passé ailleurs.

L’humain au cœur du jardin

Lors de ces journées d’échanges, l’association des Jardins familiaux est également mise à contribution. « On sensibilise nos jardiniers au jardinage
mais pas seulement, note son président Alain Cambier. Il y a aussi la biodiversité, le plaisir du regard, l’humain, le partage ».
Sur le massif laissé sauvage à l’entrée ont naturellement poussé des centaines de coquelicots, grands producteurs d’un pollen très utile pour les abeilles
nouvellement installées à côté.

Un règlement intérieur établi avec la mairie interdit l’utilisation de pesticides. L’Agence de l’eau peut effectuer des contrôles. Pas utilisée avec les élèves
depuis 2 ans à cause du COVID, la parcelle pédagogique a été plantée de pommes de terre destinées à une association caritative. En temps normal,
Alain Cambier note qu’elle porte aussi ses fruits : « Un jour nous avons reçu un groupe d’élèves et, le lendemain comme j’interviens régulièrement en médiathèque où nous avons installé une grainothèque, j’ai vu plein de ces élèves venir emprunter avec leurs parents des livres sur le jardinage ! »
Tant de beaux exemples qui ont entraîné des échanges passionnés avec les agents extérieurs présents.