G. Vanelstlande dévoile « Lutte Olympique Hauts de France »
et questionne le passé pour l’avenir

Publié le 21 décembre 2023.

Le Phalempinois Gérard Vanelstlande, retraité, vient de sortir un livre sur un sport qui lui est cher : la lutte. Une somme de 310 pages illustrées par plus de 200 photos et des témoignages de tout premier ordre. Gérard Vanelstlande était en effet professeur à la fac des sports de l’Université de Lille avec en charge, entre autres, l’équipe de lutte plusieurs fois championne de France universitaire. Au club de lutte de Ronchin, il a lui-même été athlète, entraîneur puis président. Il reste aujourd’hui impliqué plus que jamais en tant que vice-président du comité régional Hauts-de-France de lutte et membre du bureau du Comité Régional Olympique et Sportif des Hauts-de-France. Depuis quelques semaines, il est enfin historien amateur, auteur de Lutte Olympique Hauts-de-France, une belle histoire. Une partie des questions qui y sont soulevées dépassent l’univers de la lutte.

Pouvez-vous présenter l’ouvrage ?

« Il reprend les engagements de toutes ces femmes et hommes de notre région qui ont un rapport avec les Jeux Olympiques. Ce sont des témoignages de champions, d’entraîneurs, de dirigeants. Au-delà des portraits, il y a l’histoire de clubs emblématiques dont les athlètes ont participé aux Jeux. Par exemple l’histoire de l’OS Fivois dont le club de lutte était au milieu de la formidable usine qu’était celle de Fives-Lille ; un de ses athlètes a participé à trois Olympiades ! Huit chapitres permettent de se poser des questions qu’il faut, à mon sens, avoir le courage de soulever pour qu’une discipline sportive, ici la lutte, puisse se développer sans perdre son âme. Le livre se termine d’ailleurs en prenant à bras le corps des problématiques sportives ou associatives : « Que peut devenir le bénévolat ? », « Quel avenir pour la lutte féminine ? » ou encore « à quoi tient le sentiment d’appartenance au club de la part de ses membres ? » Des problèmes pour lesquels il faut trouver des solutions. »

Le principal sujet reste la lutte

« Bien sûr, et un des points fort de cet ouvrage n’est autre que l’histoire de la lutte féminine. Voilà un style qui est né « chez nous » dans les années 70, à Calonne-Ricouart dans le Pas-de-Calais, et qui a ensuite pris une dimension mondiale via le club de Tourcoing jusqu’à devenir une discipline olympique en 2004 pour les Jeux d’Athènes, la consécration !
Ce sont des belles histoires, celles des pionnières dans les années 80/90, des filles qui s’en sont donné à cœur joie, en toute insouciance, avec ce désir de gagner en équipe, pour le plaisir. Elles le disent : « Ce furent des années de bonheur. » C’est la parenthèse enchantée de la lutte féminine à Tourcoing, qui a duré 30 ans et s’est refermée brutalement à partir de 2011. Avec une double question : « Pourquoi cette dynamique incroyable s’est-elle développée et pourquoi s’est-elle étiolée ? » Aujourd’hui, un autre club, celui de Boulogne-sur-Mer, a pris le relais et s’illustre avec brio en lutte féminine – c’est le premier club de France dans ce style depuis plusieurs années. D’où cette autre question : « Pourquoi ça fonctionne, aujourd’hui, sur le littoral ? ».
Autre point fort, l’expérience olympique à Athènes. La France y remporte deux médailles dans la discipline féminine pour la première fois au programme des Jeux, grâce à deux filles de la région ! Je relate le long chemin parcouru par l’équipe d’athlètes et d’entraîneurs pour réussir la sélection, se préparer à la compétition et, enfin, obtenir un résultat. Le final fut à la hauteur des espoirs et du travail accompli. »

Qu’est-ce qui vous a motivé à écrire ce livre ?

« J’ai la conviction que l’on ne peut faire table rase du passé quand on veut concevoir et construire l’avenir. C’est vrai dans tous les domaines y compris dans le sport. Sauf que le temps passe et qu’il faut parfois se presser de réunir les éléments du passé quand il est encore temps. Combien de photos, d’articles de presse, exhumés par miracle du fond d’un grenier ou d’une cave !? C’est aussi vrai pour les témoignages : combien d’interviews ai-je eu l’opportunité d’enregistrer avec nos anciens avant qu’il ne soit trop tard !? La mémoire du sport peut disparaître sous nos yeux. J’ai cette autre conviction : les aînés dont je fais partie doivent mettre en lumière les échecs, les limites et les réussites qu’ils ont connus pour livrer quelques clés à leurs successeurs. Mon livre tente d’incarner cette double attitude.
Évidemment, un ouvrage est celui d’un auteur. Il y met une part de lui-même et exprime des positions personnelles. C’est bien sûr valable ici. »

Une dernière réflexion ?

« Cet ouvrage est un « bel objet ». Un graphiste belge au talent fou a réalisé un travail remarquable. Par ailleurs, un ami peintre de réputation internationale a apporté sa touche personnelle par des illustrations inédites à l’encre rouge. Qu’ils en soient remerciés chaleureusement. »

Au prix de 30€, Lutte olympique Hauts-de-France, une belle histoire est disponible jusqu’au 20 janvier chez Casa Célia, rue Lebas.