Portes ouvertes de la forêt : l’Office National des Forêts

sensibilise le public à ses missions

Publié le 17 octobre 2023.

Le 27 septembre, le public avait rendez-vous au parking des étangs pour rencontrer François Clais, technicien forestier territorial qui œuvre depuis de nombreuses années à Phalempin, et Adeline Hecq, chargée d’accueil du public, dans le cadre de l’opération « Tous en forêt – Les forestiers vous rencontrent ». Rappelons que la forêt de Phalempin, située sur le territoire de plusieurs communes, est domaniale, c’est-à-dire qu’elle appartient à l’état qui la gère au travers de l’Office National des Forêts (ONF).

Le tourisme

Le public était invité à poser des questions autour d’une visite d’environ deux heures. Il a forcément été question de tourisme, « un des objectifs principaux étant l’accueil du public », confirme François Clais. « On est ici aux portes de la métropole et la pression touristique est importante », avec son lot de contraintes, notamment les déchets laissés dans la nature. On ne le répétera jamais assez : qui sait amener son pique-nique à un endroit peut et doit obligatoirement repartir avec les déchets, forcément plus légers.

La chasse

La forêt de Phalempin, c’est 1200 hectares dont 700 de forêt domaniale. Des zones y sont chassées entre 30 et 40 jours par an. François Clais, agent assermenté, veille au bon respect des règles. Sans parti pris pour ou contre la chasse, avec la sage objectivité du connaisseur et du professionnel, il note que la chasse est nécessaire pour réguler les espèces. « C’est une question d’équilibre qu’il faut toujours trouver, explique-t-il. Mais pour nous qui sommes garants de la régénération, nous constatons que nous ne pouvons pas trop laisser se développer certaines espèces d’animaux, qui se mettraient aussitôt à brouter les jeunes pousses d’arbres, par exemple. »

La régénération

Le rôle des techniciens de l’ONF est de garder une forêt boisée. Cela ne veut pas dire que les arbres ne sont pas coupés : la mort naturelle d’un arbre fait aussi partie de sa vie. « Nous devons alimenter la filière bois et donc renouveler la forêt », poursuit François Clais. Il faut aussi composer avec les maladies, comme la chalarose qui a eu raison du frêne il y a quelques années, laissant dans la forêt quelques paysages de désolation. Heureusement, Phalempin conserve, grâce au travail des forestiers, une très bonne biodiversité et, « en cas de dépérissement d’une espèce, il reste d’autres espèces ». Ce n’est pas le cas de toutes les forêts. De plus, si Phalempin conserve quelques très vieux arbres (le plus vieux, du côté du monument Péchon, pourrait avoir plus de 300 ans), François Clais rappelle que la forêt a été rasée pendant la Première Guerre mondiale.

Le climat

Difficile de passer à côté de la grande question du moment. Malgré les pluies abondantes de la semaine précédente, François Clais invite le public à taper sur le sol : il est sec, très sec. « On n’est pas mal en point, ailleurs en France, c’est parfois catastrophique. » Le vent représente aussi un danger pour les arbres. « Une tempête c’est un stress, l’arbre est secoué pendant une heure, observe le technicien. Mais il n’y a pas que les grands coups de vent, il y a aussi parfois les vents permanents où le stress s’inscrit dans la durée. » Ou les arbres, en été, qui se débarrassent de leurs feuilles, se fragilisant, pour éviter la transpiration. La nature, pourtant, est pleine de ressources. Un peu plus loin, François Clais montre des jeunes pousses d’arbres : « Une graine peut rester 40, 50 ans dans le sol sans germer, et puis sortir à la faveur d’un environnement plus favorable. » Un savoir passionnant !