En colère, les élus du secteur se rassemblent contre
les fermetures de services publics

Publié le 23/12/2019

« La perception de Phalempin, comme toutes les perceptions de France et de Navarre, est en train de faire ses valises…», note avec amertume Thierry Lazaro, maire de Phalempin. « Ce n’est pas une question de politique, on est en train de couler le navire ! » Invités par le conseil municipal, plusieurs élus du secteur – de nombreux absents étaient excusés – sont venus exprimer leurs inquiétudes quant aux fermetures et diminutions des services publics locaux de l’état, le 20 décembre.

Un besoin quotidien

Thierry Lazaro le reconnaît, « c’est sûr qu’il faut faire des économies, mais là on est en train de paupériser le service public ». Neuf communes dépendent du Trésor Public de Phalempin : Phalempin bien sûr, mais aussi Attiches, Camphin-en-Carembault, La Neuville, Moncheaux, Ostricourt, Thumeries,  Tourmignies et Wahagnies.

A l’étage de la mairie, où se trouve la perception, les administrés et entrepreneurs défilent toute la journée. Avec des besoins, des attentes qui justifient leur déplacement. « Au CCAS, nous avons par exemple des personnes qui n’ont pas accès à des ordinateurs, explique Monique Nowatzki-Rizzo, adjointe
aux affaires sociales d’Ostricourt. On les accompagne à la perception pour qu’elles puissent avoir des échéances de paiement ».

Autre exemple à La Neuville : « Notre nouveau secrétaire de mairie débute et a besoin de conseils réguliers du Trésor Public, observe le maire Thierry Deporteere. Or quand on appelle une boîte vocale qui demande tel renseignement que nous n’avons pas, on se retrouve bloqué… ça nous est tous déjà arrivé ».

« Les banques ont fait ça avec les plateformes téléphoniques, elles en reviennent ! poursuit Thierry Lazaro. Il suffit simplement de regarder ce qu’il se passe dans le privé ». Directeurs généraux des services, services comptabilité, syndicats intercommunaux font aussi très régulièrement appel au percepteur. « C’est quasiment une assurance vie, reprend Thierry Lazaro. On nous enlève des dotations, des services, puis on dit au maire qui prend
toutes les responsabilités au pénal et au public : « Débrouillez-vous ! » »

La Poste et la SNCF

Même sentiment pour La Poste. « Un jour on nous dira : « Vous voulez la garder ? Combien vous êtes prêt à mettre ? » Il suffit de voir les bâtiments, on pourrait y tourner un film des années 1970 sans rien changer. »

La manifestation portait également sur la SNCF, qui a changé ses grilles horaires récemment, exposant certains administrés à une possible perte
d’emploi. Sans améliorer le service. « Il y des gens qui restent parfois à quai tant le train est complet, tempête Thierry Lazaro. J’ai fait partie d’une commission sur le bien être animal à l’Assemblée Nationale, je peux dire qu’on ne transporte même plus les bestiaux de la sorte ! Lorsqu’une personne fait un malaise, il n’y a même pas la place pour l’allonger. »

En novembre, le conseil municipal avait voté, à l’unanimité, une motion de soutien au maintien du service public des finances dans les territoires.